La Cham
Explorations artistiques aux cotés du GdRA (Christophe Rulhes & Julien Cassier), pièce de théâtre documentaire - performance de territoire
De quoi s’agit-il ?
La Cham est un projet artistique pluridisciplinaire mené par la compagnie le GdRA et soutenu par les Scènes Croisées de Lozère, le Parc national des Cévennes, Le Cratère Scène nationale d’Alès, la Communauté de communes des Cévennes au Mont Lozère, la mairie ainsi que le Foyer rural de Vialas, le Théatre de Mende, le LEGTPA Louis Pasteur de la Canourgue, la DRAC Occitanie. S’étalant sur plusieurs saisons à partir de l’année 2024, ce projet unique rassemble de nombreuses actrices et acteurs locaux sur le département de la Lozère.
La Cham va au-delà de la simple création artistique. Le GdRA propose un véritable processus de recherche, de création, d’ateliers et d’expérimentations pour explorer les liens qu’entretiennent les femmes et les hommes à leurs paysages. L’équipe pluridisciplinaire s’immerge dans le territoire, va à la rencontre des habitantes et des habitants et recueille leurs récits. À l’aide de carnets, de caméras, d’appareils photo et d’enregistreurs de sons, ils partent enquêter. Ces matériaux et histoires servent de base aux écritures à venir. Le chant, la danse, la vidéo et les traces sonores s’entremêleront habilement pour créer plusieurs expériences artistiques singulières.
À chaque étape de l’enquête, les personnes rencontrées par la compagnie, sont invitées à des moments de partage et d’ouverture du travail engagé par le GdRA afin de favoriser une véritable collaboration et une participation active de toutes les actrices et acteurs impliqués.
Au sein de ce projet, la chanteuse Widad Mjama et le chercheur françois huguet (membre de vives voies) apportent leurs collaborations et leurs expertises auprès des co-fondateurs du GdRA, Christophe Rulhes, musicien et anthropologue et Julien Cassier, danseur et acrobate.
Présentation
La Cham est une ode aux paysanismes et aux ascendances terrestres, un théâtre musical et documentaire créé en 2024 utilisant la vidéo-projection en extérieurs ou en salles.
Dans un paysage lunaire, au milieu des vallons du villages des Bondons en Lozère, sur un plateau que les paysannes et éleveurs appellent La Cham dans la dialectologie occitane du pays, s’élèvent deux immenses mamelons de terre presque nus. Tout autour, sur une surface de 10 kilomètres carrés, plus de 150 menhirs se dressent et nous contemplent de leurs 4000 ans. Non loin de là mais plus tard dans l’histoire, des mines d’uranium aux Bondons ou d’argent au Vialas ont elles aussi fait trace dans la terre lozérienne et ses âges géologiques. Ici tellurisme ; les pierres sont partout, elles affectent et charment humaines et humains.
À la piste de témoignages d’habitantes et d’usagers liés à ces traces, le GdRA a mené une enquête guidée par François Huguet, enfant des Bondons et performeur de La Cham. Il donne un texte devant des images filmées auprès de sa famille et de leurs voisins, en compagnie de Widad Mjama et Christophe Rulhes qui chantent et disent aussi. Ces liens croisés laissent parler le pays-terre rempli de mystères à travers des portraits de visages, de paysages, de personnes, de cailloux.
La première étape de cette écriture fut donnée à Vialas au cœur du village, de nuit, images projetées sur la façade d’une maison de la place centrale, dans le froid. Réchauffés par les braseros, les soupes et les vins cuits, le public a su entendre les voix issues de la terre, en son dehors, non loin de ces traces d’argent, d’uranium ou de pierre, dont il porte les marques.
Or, que disent les bondoniennes et bondoniens ? Les Bondons sont des terrains de subsistances qui nourrissent et qui laissent habiter. Le village est situé à proximité des mégalithes anciens couchés, magnifiés, muséifiés, arrachés, utilisés en linteaux. Ces pierres dressées par des personnes font toujours questions aujourd’hui. À quelques kilomètres, au sein du réseau cristallin des roches, un gisement uranifère a mis 359 millions d’années à minéraliser pour exister. De 1980 à 1989, en neuf ans de minage humain, il fut excavé. Pascal Pantel témoigne et raconte la mine d’uranium.
François Huguet a grandi là, l’occitan et le français dans l’oreille ; Widad Mjema a grandi elle dans une famille paysanne à Bouznika, la derija marocaine dans la chair – autant de langues de la terre, sœurs dans le paysanisme – ensemble avec Christophe Rulhes, ils ont écrit le texte de La Cham comme une ode à leurs ascendances terrestres et à leur éducation paysanne, qui, aujourd’hui, se prolonge dans leurs mots, leurs musiques, leur théâtre, leurs alliances.
La Cham donne aussi lieu à divers formats de représentations : lectures et danses sous l’arbre de nuit, performances en théâtre ou en foyer rural, projections de films et de sons, marches en montagne avec Mariette Emile, guide infatigable des hauts plateaux des Cévennes et de Lozère, ou en compagnie de Sylvaine Couderq, professeure magnifique en lycée agricole, ses élèves devenant actrices et performeurs de leurs propres récits.
Que pense la terre, la nuit ?
[extraits]
—Ils ont fait des trous, ils ont dressé des menhirs.
—D’autres gens venus d’ailleurs ont dressé des pierres menhirs pour leurs morts, pour nos morts, nos vivants, nos esprits, nos dieux, nos enfants, nos pays. Pour signifier nos passages, nous avons dressé des pierres, inscrit des signes dans la terre à laquelle nous appartenons. Nous avons creusé et dressé, excavé et planté.
—Ces pierres nous leur avons roulé dessus, nous les avons déplacé, nous les avons monté dans les murs de nos maisons, plantées dans nos jardins en ornements de pelouse, nous les avons oubliées, retrouvées, détruites, remplacées. Elles étaient la marque d’une colonisation, nous les avons colonisées.
حفرو و وگفوا المنهير
هاد الناس جاو من بلايص أخرى و گفو الحجر منهير للناس لي ماتو ولي باقي حيين ،للأرواح و الآلهة، اولادنا و بلاداتنا ، باش تبقا بلاصتنا. وگفنا الحجر جهة السما. رسمنا على الأرض
لي جينا منها. حفرنا وگفنا، جبدنا منها و زرعنا
هاد الحجر دزنا عليه ، حركناه وبنينا بيه ثوار و ديور، زينا بيه الجرادي و تباهينا بيه، ومن بعد نسيناه وتفكرناه ، هرسناه . كان آمرة ديال الاستعمار، استعمرناه
—Cantan las chams, los massises granitics dessús dessota, los aucèls dins lo freg, canta l’odor de las genèstas o la dels charnio, ont s’amolonan los cadavres de fedas e de vacas per noirir los voltors, evitar de pagar l’escarissur.
—Parlan las venas argentifèras o uranifèras, parlan las temptativas de lixiviacion del mineral d’uranium, parla la mòrt de las escaravissas dins los rius, parlan los biaisses de cridar los païsatges.
—Lo radon tua. Crida Roger.
,دويو يا عروق النقرة و لورانيوم ، دويو يا محاولات ديال تعصار لورانيوم
دوي ياموت
les écrevisses
.فجداول الما, دوي يا طريقتنا باش تانسميو المناضر
الرادون تيقتل
Roger w ghowot 3la la mine دوي آ
REPRÉSENTATIONS PASSÉES
→ SAMEDI 24 FÉV 2024 À 19H (GRATUIT) – Place de l’ancienne gendarmerie, Vialas
→ MARDI 12 MARS 2024 AUX CÔTÉS DES ÉLÈVES DE TERMINALE DU LEGTPA DE LA CANOURGUE (GRATUIT) - La Canourgue
→ LUNDI 29 AVRIL 2024 AUX CÔTÉS DES ÉLÈVES DE TERMINALE DU LEGTPA DE LA CANOURGUE (GRATUIT) - Chapelle de Camperboux
→ MERCREDI 1 MAI 2024 AUX CÔTÉS DES ÉLÈVES DE TERMINALE DU LEGTPA DE LA CANOURGUE (GRATUIT) - Salle des fêtes des Bondons
→ VENDREDI 6 DÉC 2024 À 18H (GRATUIT) – Espace des Anges, Mende
REPRÉSENTATIONS À VENIR
→ JEUDI 17 MAI 2025 – Place de l’ancienne gendarmerie, Vialas
→ VENDREDI 18 MAI 2025 – La Canourgue
→ SAMEDI 19 MAI 2025 – Les Bondons
Ressources
Un podcast produit par l’Institut Agro - Campus de Florac
Réalisation : Anne-Lise Lisicki
Montage : Giliane Granjean
→ ÉCOUTER
Le lycée agricole de La Canourgue en Lozère accueille des jeunes qui se passionnent pour la pêche dans des classes de Bac professionnel Conduite de Productions Aquacoles.
Il est situé à 50km des Bondons, un village à proximité de mégalithes anciens de plus de 4000 ans. Des pierres dressées qui font encore traces et mystères aujourd’hui. À quelques kilomètres, au sein du réseau cristallin des roches, il y a un gisement uranifère qui a mis 359 millions d’années à minéraliser pour exister et en 9ans dans les années 80 il a été excavé par le minage humain.
Alors pour faire réfléchir ses 11 élèves de Terminales sur les enjeux de l’Anthropocène, Sylvaine Couderq, leur professeure d’éducation socioculturelle, a choisi de monter une progression pédagogique sur ce territoire, autour de la question de la trace.
Avec des artistes, le GdRA, accueillis en résidence par les Scènes Croisées sur le territoire des Bondons en 2024/2025 et un projet de théâtre documentaire “La Cham”…